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jeudi 16 janvier 2014

L'ANTI SIONISME EST IL UNE FORME D'ANTISEMITISME ?

L'anti sionisme est il une forme d'antisémitisme? C'est la question que nous sommes légitimement en droit de nous poser, compte tenu des propos qui ont été tenu ça et là dans les médias suite à l'affaire VALLS/DIEUDONNE.

Pour répondre à cette question, je vais tacher, non pas de m'aventurer sur les terrains de l'idéologie, mais de la sémantique, afin de comprendre à quelles notions renvoient chaque mot.

Nous verrons donc le sens de chacun des mots fréquemment utilisé et nous en déduirons si oui ou non son utilisation est conforme ou non. A l'issue de cette analyse, nous tacherons de voir si effectivement l'antisionisme est une nouvelle forme de racisme.

Commençons par définir ce qu'est le sionisme :


Le sionisme est une idéologie politique, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre spirituel, territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israel). À la naissance du mouvement, à la fin du XIXe siècle, ce territoire correspondait à la Palestine ottomane, puis après la Première Guerre mondiale à la Palestine sous mandat britannique. Sur un plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend œuvrer à redonner aux Juifs un statut perdu depuis l'annexion du Royaume d'Israël à l'Empire romain, à savoir celui d'un peuple disposant d'un territoire. De nos jours, il comprend le post-sionisme, qui veut donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser les relations avec les Palestiniens, et le néosionisme, qui revendique le transfert des Palestiniens et des Arabes israéliens vers les autres pays arabes.

Le mouvement sioniste est né parmi les communautés ashkénazes d'Europe centrale et orientale sous la pression des pogroms, mais aussi en Europe occidentale, à la suite du choc causé par l'affaire Dreyfus – qui compte parmi les motifs du lancement du Congrès sioniste par Theodor Herzl1. Bien qu'ayant des caractères spécifiques du fait de la dispersion des Juifs, cette idéologie est contemporaine de l'affirmation d'autres nationalismes en Europe.

Le sionisme doit son nom au mont Sion, une des collines sur laquelle fut bâtie Jérusalem.

(source : Wikipédia)

Le sionisme n’est pas une idéologie. Si l’on retient comme définition de l’idéologie la conjonction systématique et unifiée d’idées, de conceptions, de principes et de mots d’ordre à l’aide desquels s’incarne une vision du monde d’un groupe, d’un parti ou d’une classe sociale, le sionisme ne peut sûrement pas être tenu pour une idéologie mais juste comme une très large plateforme de différentes idéologies, parfois même antagonistes.

Après la création de l’Etat d’Israël en 1948, la définition du sioniste s’est métamorphosée : un sioniste accepte le principe que l’Etat d’Israël n’appartient pas à ses citoyens mais au peuple juif tout entier, et l’expression obligatoire qui en découle est «la loi du retour». Les affaires de l’Etat sont du ressort exclusif de ses citoyens - les détenteurs de la carte d’identité israélienne, dont 80% de juifs et 20% de Palestiniens israéliens et d’autres. Néanmoins, seul celui qui soutient la loi du retour est sioniste et celui qui le refuse ne l’est pas. Mais les juifs israéliens qui rejettent la loi du retour et se qualifient de non-sionistes ou de post-sionistes (à droite comme à gauche) demeurent de bons citoyens loyaux de l’Etat d’Israël, avec leurs droits garantis.

(source : Avraham B. YEHOSHUA Ecrivain)

Nous constatons donc que le sionisme est avant tout un mouvement politique datant du XIXeme, crée sous l'impulsion d'une partie de la communauté ashkénaze d'Europe. Il regroupe des idéologies variées qui ne partage que deux points fondamentaux : Disposer d'un territoire en terre d'Israël et la loi du retour.

Le sionisme ne renvoi donc à aucune croyance d'ordre religieuse, ni à aucune notion d'ordre ethnique ou historique.



Continuons à présent et tentons de définir la notion d'antisémite.

Voyons ce que nous dis Wikipédia à ce sujet.



L’antisémitisme (originellement écrit anti-sémitisme) est le nom donné de nos jours à la discrimination et à l'hostilité manifestées à l'encontre des Juifs. Il s'agit donc d'une forme de racisme. Selon le Trésor de la langue française, le mot « antisémite » est attesté depuis 1890.

En dépit de l'étymologie du terme qui suggère que l'antisémitisme est dirigé contre tous les peuples sémites, Juifs et Arabes, en pratique il est utilisé pour faire référence à l'hostilité envers les Juifs comme groupe « religieux », « racial » ou « ethnique ».


L'antisémitisme ne doit pas être confondu avec l'anti judaïsme et l'antisionisme.


Dans cette courte définition on retrouve quelques points que je trouve important de souligner. Tout d'abord on voit que la notion d'antisémitisme renvoie clairement au racisme et fait référence à une hostilité raciale, ethnique ou religieuse. Or il me semble important de préciser que le judaïsme est une religion et qu'en aucun cas la notion de judaïsme ne peut renvoyer à des principes de races ou d'ethnies, car historiquement et culturellement parlant, il n'existe pas de réalité au mythe du peuple juif comme le démontre par exemple l'écrivain israélien Shlomo Sands (Shlomo Sands comment fut inventé le peuple juif).


Sans même faire référence à cet auteur, pas besoin d'avoir fait des études poussées, pour constater que l'héritage culturel et historique des communautés ashkénazes et séfarades diffère énormément.


Il est important également de noter que cette notion d'antisémitisme date elle aussi du XIXeme siècle, et qu'avant cette époque, comme le souligne cette définition, cette dernière renvoyait à l'étymologie du mot, à savoir sémite.


En linguistique, les Sémites sont l’ensemble des peuples utilisant ou ayant utilisé les langues sémitiques. En ethnologie, ce sont les peuples (actuels ou anciens) parlant une langue du groupe sémite, au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique (Érythrée et Éthiopie), dans la péninsule Arabique, dans le Croissant fertile et en Afrique du Nord. Les langues sémitiques contemporaines les plus parlées sont l’arabe (450 millions de locuteurs, soit 91%), l’amharique (27 millions, soit 5%), l’hébreu (8 millions, soit 2%), le tigrinya (6,75 millions, soit 1%). Les Sémites sont donc, à plus de 90% Arabes, à plus de 6% Noirs, et à moins de 2% hébraïques. Logiquement, un antisémite est donc quelqu’un qui n’aime ni les Arabes ni les Noirs et non un individu exprimant des thèses raciales à l'encontre des juifs.


En résumé, je constate que le terme d'antisémitisme renvoi initialement à des notions de linguistique et d'ethnologie, mais qu'à partir du XIX ème siècle, sont sens et peu à peu dévoyé pour finalement ne plus renvoyé à ce jour qu'à la notion de racisme anti juif.


Or comme nous l'avons montré plus haut c'est un non sens de parler de racisme à propos des juifs.

D'une part, parce que le fait d'être juif renvoie à des notions religieuses et non ethniques et que d'autre part, en tant que tel le racisme est un non sens.
En effet, reconnaître la notion de racisme, c'est reconnaître implicitement qu'il existe plusieurs races humaines, or il n'existe qu'une seule race humaine celle des homo sapiens, au sein de laquelle on retrouve plusieurs ethnies.
Mais même en parlant d'ethnie, il n'existe pas d'ethnie juive, puis ce que une fois encore le judaïsme revoie à une religion et rien de plus.


Ce qu'il est convenu d'appeler d'une façon générale l'"antisémitisme" -improprement- ou la "judéophobie" pourrait être défini simplement, du point de vue des victimes, comme l'ensemble des violences subies par les Juifs dans l'Histoire. Mais l'existence de victimes juives implique celle de leurs agresseurs ou de leurs "bourreaux", dont les motivations et les actes peuvent être qualifiés, toujours aussi improprement, d'"antisémites" - car ce ne sont pas "les Sémites" qui sont visés par les "antisémites", mais bien "les Juifs".

Il convient donc en toute logique et pour éviter toute confusion de parler d'actes ou de propos anti judaïques ou judéophobes.

La judéophobie relève tout comme la xénophobie de la peur et de la méconnaissance de l'autre. Dans ce cas précis ce n'est pas l'étranger qui provoque la phobie mais la religion pratiquée par l'autre.


En conclusion, on ne peut en aucun cas, selon moi, faire l'amalgame entre l'anti sionisme et l'antisémitisme. L'un relevant d'un ensemble d'idéologies politiques disparates, l'autre relevant de la religion.

Pire, l'utilisation systématique du mot antisémite depuis le XIX ème siècle pour définir tout acte visant un individu en raison de son attachement au judaïsme est une démarche réductrice et malhonnête.
La définition même de cela étant l'anti judaïsme ou la judéophobie, notions qui relève du même traitement que la xénophobie (terme souvent remplacé lui aussi à tord par le mot racisme dont l'utilisation n'a aucune justification).

Faire de l'anti sionisme, n'en déplaise à certains, n'est en aucun cas une sorte de haine du juif déguisée. C'est une idéologie politique qui est en opposition avec les thèses sionistes apparues depuis le XIX ème siècle. L'antisionisme  comme le sionisme depuis la création de l'Etat d'Israël en 48 s'est complexifié et regroupe différentes idéologies qui comme dans le sionisme peuvent parfois être contradictoires.


En outre, tout les juifs, tout les citoyens d'Israël n'étant pas sionistes, affirmer que l'anti sionisme est une forme d'antisémitisme est un non sens et une escroquerie intellectuelle.

Tout comme l'utilisation abusive du mot antisémite en lieu et place du mot judéophobe en est une autre.

Je pense donc qu'il faut appeler un chat un chat et arrêter de tourner autour du pot en galvaudant le sens des mots pour dire les choses de façon feutrées ou pour créer une confusion, voir pour répondre à des considérations politiques.


Quelqu'un qui se livre à des violences verbales ou physiques envers une personne en raison de son appartenance à la religion juive et une personne judéophobe et rien d'autre et son comportement relève de la justice, au même titre que les actes relevant de l'islamophobie, la christianophobie ou la xénophobie, sans autre forme de traitement, ni plus ni moins.

Exprimer sa désapprobation vis à vis de la politique d'un gouvernement sioniste fut il Israël ou un autre relève de l'antisionisme et certainement pas de la judéophobie. 

Ce n'est pas parce que je critique la politique menée par un gouvernement que je n'aime pas tous les habitants de ce pays et à plus forte raisons ceux de l'intérieur partageant ma vison des choses.

Cela reviendrait à dire que si je critique le fondamentalisme des talibans par exemple, je suis islamophobes, alors même que de nombreux musulmans non fondamentalistes critique eux aussi les talibans.

Derrière tout cela, la question que je me pose légitimement, c'est pourquoi les institutions qui prétendent représenter la communauté juive et notamment en France (CRIJF, LICRA, LDJ) dénonce d'un coté la stigmatisation de cette communauté et les actes judéophobes qu'elle peut hélas parfois subir et de l'autre coté fait un travail de lobbying de tout les instant pour que toute la terminologie renvoyant à cette communauté lui soi spécifique (Shoah plutôt que génocide juif, antisémitisme plutôt que judéophobie), la stigmatisant de facto vis à vis des autres communauté qui n'ont pas le droit au même traitement.


En clair, je fini par me demander si une petite partie de la communauté juive, non représentative de cette dernière, à trop vouloir traiter la judéophobie de façon spécifique, ne fini pas par provoquer d'avantage de judéophobie qu'elle n'en combat et ce au détriment des membres de leur communauté.


Pour conclure, je pense qu'il est temps que cessent les manoeuvres politiques de certains lobby (dont la légitimité de certains est plus qu'incertaine) qui font à dessein des gens de confession juives une sorte d'exception à la fois dans leur représentativité au sein de notre pays et de ses institutions mais aussi dans la sémantique utilisé pour désigné tout les actes négatifs perpétrés à son encontre.


Je pense que c'est cette surmédiatisation et cette spécificité sémantique, qui amène de plus en plus de gens à stigmatiser les français de confessions judaïques.


Je suggère donc à défaut de pouvoir agir sur la surmédiatisation d'utiliser au quotidien une terminologie adapté et juste.

Parlons de judéophobie plutôt que d'antisémitisme, parlons de génocide juif plutôt que de Shoah et cessons de traiter le problème de la judéophobie en France, autrement que comme celui des autres communautés et plus largement de la xénophobie.












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