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jeudi 25 avril 2013

LA MYTHOLOGIE GRECQUE RACONTE T ELLE LA CREATION DE NOTRE SYSTEME SOLAIRE?

Comme beaucoup, depuis ma plus tendre enfance, j'ai été bercée par par les contes de la mythologie grecque. Les Titans, Gaia etc...autant de personnages mythiques qui ont bercé mes rêves d'enfants, me laissant longtemps penser qu'autrefois des dieux avaient peuplés la terre des Hommes.

Avec les années, j'ai peu à peu fini par comprendre que tout cela n'était peut être que des alégories racontant une toute autre histoire.

Et si finalement tout ces mythes raconter simplement la naissance de notre système solaire et de certaines de ses planètes?

J'ai décidé aujourd'hui de m'interesser à l'Histoire du premier des Titans alias Cronos.

Voici un extrait de Science et Vie d'Avril 2011 qui traite de ce sujet.


400 ans qu'ils émerveillaient les astronomes... sans livrer le secret de leur origine. Mais le défi vient enfin d'être relevé. Car l'analyse des données collectées par la sonde Cassini est formelle : les anneaux de Saturne sont nés de la chute d'un satellite géant sur la toute jeune planète. Mieux, ils ont donné naissance à ses nombreux satellites. Et loin d'être une singularité astronomique, il en existe ailleurs dans l'Univers !
Selon les mythologies grecque et romaine, Saturne est un Titan taciturne qui dévorait ses enfants pour éviter qu'ils ne le détrônent. Ce n'est pas la mythologie qui a inspiré Robin Canup, spécialiste de planétologie à l'Institut de recherche de Boulder (Colorado, Etats-Unis), mais une flopée de calculs réalisés à partir des données hyperprécises envoyées par la sonde Cassini, satellisée depuis sept ans autour de la planète. L'astronome américaine est pourtant parvenue à la même conclusion que les Anciens : Saturne, à l'aube du monde, a bien dévoré ses enfants ! Et les anneaux qui l'entourent sont les restes de ce monstrueux carnage.
Après cinq sièclès de débats, la formation de ces anneaux était le dernier grand mystère de cette planète singulière, la sixième en termes de distance au Soleil, la deuxième derrière Jupiter par la taille, mais sûrement la première en termes d'énigmes. Chacun a en tête cet incroyable cerceau qui tourne autour d'une boule jaune lévitant dans la nuit cosmique. lmage d'une simplicité et d'une beauté imparables, symbole de tous les mondes lointains, icône de notre représentation du ciel, cette vision en appelle d'autant à notre imaginaire le plus enfantin qu'elle est ancrée dans notre patrimoine culturel. Nombre d'astronomes avouent d'ailleurs que c'est elle qui décida de leur vocation : ils n'avaient jamais rien vu de tel.


LES PREMIÈRES INTUITIONS DE GALILÉE
Il y a quatre cents ans, le premier astronome à tourner une lunette vers Saturne ne s'attendait pas non plus à un tel prodige. Au cours de l'été 1610, après avoir contemplé la LuneVénus et Jupiter, Galilée a dans l'idée que toutes les planètes, comme la Terre, offrent l'image d'une sphère flottant dans l'espace. Il sait que Saturne est la plus lointaine du système solaire (Uranus et Neptune ne seront découvertes qu'un et deux siècles plus tard). Du fait de son cours stable, lent et majestueux, les Grecs ont baptisé Cronos cette planète parfaitement visible à l'œil nu, du nom du roi des Titans et père de Zeus, dont Saturne est l'équivalent latin. Lorsque le savant italien braque sur elle sa lunette, celle-ci est trop petite et imprécise pour lui permettre de discerner les anneaux. Mais elle est assez puissante pour lui réserver une surprise de taille. Car dans l'oculaire, Galilée observe une "planète trijumelle", c'est-àdire, note-t-il à l'époque, dotée de "deux serviteurs qui aident le vieux Saturne à faire son chemin et restent toujours à ses côtés". Il sait qu'il ne s'agit pas de satellites : il les verrait tourner autour de la planète, comme ceux qu'il vient de découvrir autour de Jupiter. Non, ce qu'il croit voir, ce sont deux bizarres extensions qui dépassent de part et d'autre de la planète. Une énigme qui, deux ans plus tard, prend un tour encore plus déroutant : lors d'une nouvelle campagne d'observation, l'astronome constate que les deux appendices de la planète ont disparu ! Pas de chance : tous les quinze ans, les anneaux de Saturne se présentent par la tranche, devenant pendant quelques mois si fins qu'une simple lunette astronomique ne peut plus les voir. Dépité, Galilée déclare que "Saturne a dévoré ses enfants", s'étonnant de la résonance avec le mythe antique.
Il faut attendre près d'un demi-siècle pour que les anneaux sortent de l'ombre, en 1655, grâce à l'astronome hollandais, parisien d'adoption, Christian Huygens : avec l'une de ces "longues lunettes à faire peur aux gens", que raillait à l'époque Molière, il est le premier à annoncer que Saturne "est entourée d'un anneau léger, n'adhérant à l'astre en aucun point". Huygens profite même de la qualité de sa lunette pour lui découvrir un satellite, deux fois plus gros que la Lune : Titan, le premier d'une longue liste. Mais les anneaux... quelle révélation ! Simple amateur ou astronome royal, chacun veut voir ce prodige et "sentir de ses yeux" la distance invraisemblable qui le sépare de l'astre le plus lointain connu dans l'Univers - 355 millions de lieues - à une époque où traverser la France est une expédition et où la Terre est encore largement incognita... Les plus grands esprits sont convoqués pour expliquer cette singularité cosmique. Voici Saturne redevenue un mythe d'actualité.
Quelle est la nature de son anneau ? Très vite, les savants parviennent à s'extraire de son apparence lisse, uniforme, solide... Car cette structure ne peut pas tourner conune un disque 33 tours sur une platine : les forces de marées gravitationnelles la disloqueraient aussitôt. Grâce à l'amélioration des optiques des lunettes, Jean-Dominique Cassini, directeur de l'Observatoire de Paris, découvre en 1675 qu'il n'y a pas un seul anneau, mais au minimum deux, séparés par des divisions noires à travers lesquelles, parfois, on peut voir briller une étoile. Ces anneaux sont-ils solides, liquides, gazeux ? Si Pierre-Simon Laplace, à la fin du XVIIe siècle, suggère des armeaux minces et solides, James Clerk Maxwell, le fondateur de la théorie de l'électromagnétisme, démontre, au milieu du XIXe siècle, que ce n'est pas possible car ces anneaux se briseraient. Depuis les analyses spectroscopiques de la fin du XIXe siècle jusqu'aux sondes spatiales américaines, Voyager 1 et 2, au début des armées 1980, le mystère va peu à peu s'éclaitcir. Jusqu'à ce que les observations établissent que les anneaux sont constitués de blocs de glace plus ou moins gros.
LA PREMIÈRE THÉORIE VRAIMENT COHÉRENTE
A partir de 2004, la sonde Cassini va définitivement lever le voile en révélant tous les détails de ce qu'Aurélien Crida, de l'Observatoire de la Côte d'Azur et de l'université de Nice Sophia-Antipolis, décrit conune "l'objet le plus fin que l'on connaisse dans l'Univers : les anneaux mesurent chacun entre 10 met 100 m d'épaisseur pour près de 300 000 km de diamètre. Ils sont très denses, constitués de blocs de glace mesurant de 10 cm à quelques mètres et distants de quelques mètres les uns des autres seulement, qui s'agrègent et se désagrègent perpétuellement au fil de leur rotation autour de la planète".
Restait à percer l'origine et le destin de ces anneaux. Longtemps, les astronomes ont pensé que cette structure était unique, très récente, accidentelle, et d'une durée de vie limitée. A la fin du XIXe siècle, l'astronome Camille Flammarion, l'œil rivé à sa lunette, croyait conune la plupart de ses confrères voir les anneaux évoluer d'année en année, imaginant même qu'il allait bientôt assister à leur destruction et leur chute sur la planète géante... Il y a encore trois ans, l'hypothèse circulait d'une comète de passage qui se serait éparpillée en frôlant Saturne, une "catastrophe" qui aurait eu lieu voici moins de cent millions d'armées ! C'était avant que les dernières analyses des données envoyées par Cassini n'apportent leur moisson de révélations. D'abord, Robin Canup et son équipe ont établi que les anneaux sont aussi anciens que la planète elle-même. Surtout, ils ont démontré qu'ils seraient nés lors de la chute sur la toute jeune Saturne d'un satellite géant, qui aurait répandu tout autour d'elle d'énormes quantités de glace (->). Un scénario qui, selon Aurélien Crida, "offre pour la première fois un point de départ convaincant pour une théorie cohérente de l'origine des anneaux et des satellites de Saturne".
Et ce n'est pas tout. Car une équipe d'astrophysiciens français a, pour sa part, démontré l'été dernier comment une grande partie de l'actuel cortège de satellites de Saturne aurait été enfantée... par les anneaux eux-mêmes (encadré ci-dessous).
ILS ONT AUSSI ENFANTÉ DES SATELLITES
Le satellite Pan (au centre de l'image 2) mesure 30 km de diamètre. Il a balayé une large zone dans les anneaux, la division de Encke. Prométhée (3), qui mesure 100 km de diamètre, s'approche des anneaux toutes les 14 heures, les soulève, les voile et y creuse des chenaux dans la glace en mouvement (1 et 3). Daphnis ouvre, lui, son chemin à l'intérieur même des anneaux, soulevant la glace en de gigantesques vagues de 1000 m de hauteur (4).

En se stabilisant autour de Saturne en 2004, en photographiant ses centaines d'anneaux et en découvrant les dizaines de minuscules satellites qui y creusent leur sillon, la sonde Cassini a montré combien l'environnement de cette planète est riche et complexe... Surtout, ces données ont permis aux astronomes français Sébastien Charnoz, Julien Salmon et Aurélien Crida, intrigués par leur composition et par leur position, de percer le mystère de la naissance de PanAtlas,PandoreProméthéeEpiméthée, ces petits satellites situés au bord des anneaux. "Les interactions gravitationnelles entre ses petits satellites et les anneaux tendent à les éloigner de la planète, explique Aurélien Crida. Vu leur position actuelle, nous pensons que ce sont des objets très jeunes, formés à partir de la glace des anneaux, à leur extrémité, et s'en éloignant lentement". Une intuition confirmée par une simulation numérique. Ces satellites, de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres, seraient des "bouts d'anneaux" condensés en agrégats il y a quelques millions ou dizaines de millions d'années. Ce processus étant toujours en cours, les anneaux de Saturne sont donc le dernier endroit de notre système où des corps célestes sont encore en train de naître !
Autant de révélations qui, outre le fait qu'elles élucident enfin un mystère vieux de plus de quatre cents ans, incitent à voir dans les anneaux une structure non pas instable, mais au contraire universelle... et donc potentiellement observable sur d'autres planètes, voire des exoplanètes (encadré ci dessous). Comme une belle ironie de l'Histoire, voici donc Saturne qui enfante de nouveaux mythes, maintenant que l'homme a dévoré le sien.
LEUR STRUCTURE EST EN FAIT UNIVERSELLE
Longtemps, les astronomes ont pensé que les anneaux de Saturne étaient une structure unique, récente et éphémère. Les toutes dernières analyses réalisées par l'astronome américaine Robin Canup prouvent exactement le contraire !

Même si les anneaux de Saturne s'étalent lentement, en perdant progressivement de la masse au profit des satellites qu'ils engendrent, cette structure s'avère extraordinairement stable et presque aussi ancienne que la planète. On sait par ailleurs depuis les années 1980 que s'être structure n'est pas unique : les sondes spatiales ont révélé que les autres planètes géantes, Jupiter, Uranus et Neptune, possèdent aussi leurs propres anneaux. Invisibles au télescope, presque transparents, beaucoup plus petits et moins denses que ceux de Saturne, il prouve néanmoins que l'anneau est une structure beaucoup moins rare qu'on ne le pensait. Une structure probablement présente dans de nombreux exosystèmes.
EN SAVOIR PLUS
Le site de la mission Cassini révèle presque tous les jours de nouveaux portraits de Saturne et de ses satellites.



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