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lundi 5 décembre 2011

LA MYTHOLOGIE BABYLONIENNE A T ELLE INFLUENCEE LA BIBLE ?

Je vous propose de voir en quoi la civilisation mésopotamienne et particulièrement la cité de Babylone a pu influencer la bible et la génèse du Christianisme.

Pour ce faire je vous propose de mettre en parallèle plusieurs mythes bibliques et babyloniens.





Commençons par le plus vieux mythe biblique, à savoir le jardin d'Eden.
Durant des siècles, nombreux sont les explorateurs qui ont tenté de localisé le jardin d'Eden. D'après les description faite par la bible, il s'agirait d'un clos verdoyant où la végétation et les animaux abondent.
Bien que le texte biblique regorge de détails sur la création du jardin et sur son contenu, il y a cependant assez peu de détails sur sa géolocalisation.

http://thierry.jouet.free.fr/cours/histoirejardin/jardineden.htm



Nous savons simplement que Yahve le planta en Orient et qu'un fleuve sortait d'Eden pour l'arroser et que de là il se divisait et devenait 4 rivières :

1/ La première, le Pishôn, contourne le pays de Havila
2/ La deuxième, le Gihon, contourne le pays de Kush
3/ La troisième, l'Hiddékel ( le Tigre), coule à l'Orient d'Assur
4/ La quatrième, l'Euphrate.

Comment ne pas songer à la Mésopotamie et à l'actuel Irak en voyant les noms du Tigre et de l'Euphrate



L’Euphrate s’étend sur 2 700 km. C’est un fleuve qui se situe en Irak. Il
est beaucoup moins
brute que le Tigre. Des études scientifiques ont prouvées que les eaux de ce fleuve n’ont pas arrêtés d’apporter la vie dans les terres
du croissant fertile. L’Euphrate donne naissance à une maîtrise
hydraulique comparable à celle de l’Égypte.

Le trajet de l’Euphrate prend naissance au Nord du Lac de Van pour
ensuite dessiner une courbe qui longe la Turquie. L’Euphrate
s’enfonce dans le plateau Syrien désertique sur 650 km. Comme la
plupart des fleuves, il reçoit des affluents. Ces deux affluents*
sont le Balikh et le Khabur.



Le Tigre s’étend sur une longueur de 1950 km. Il est le fleuve le plus important de la Mésopotamie donc la grande plaine. Le Tigre s’alimente par la
pluie de la saison froide et lorsque la neige fond. Il s’écoule
plus loin dans l’Irak.
Le Tigre naît en Turquie, plus précisément au sud du lac Van. Il coule vers le sud-ouest et pendant une partie de son trajet, il forme
la frontière entre la Turquie et la Syrie. Il traverse l’Irak et
le Mossoul. Ensuite, le Tigre reçoit deux affluents
*, le Grand Zab et le Petit Zab.
Il reçoit ensuite deux nouveaux affluents, la Diyala et l’Adhaim.
Finalement, il se fusionne avec l’Euphrate pour former le Chatt
All-Arab qui se jette dans le Golf Persique.


Voilà qui devrait définitivement localisé ce fameux jardin me dirais vous. Pas certains en vérité. Certains scientifiques comme Pierre Bordreuil du CNRS y voit plus une sorte de jardin des délices, une image voir une métaphore.
Cette idée leur vient d'une inscription assyro-araméenne découverte il y a 30 ans qui fait référence au dieu de l'orage Haddad dont la racine vient du terme "adan" qui signifie "faire prosperer".

D'autres scientifiques, pensent au contraire que le jardin d'Eden a une réalité bien physique mais qu'il faut le chercher plutôt en Perse (actuel Iran) ou l'on trouvait à la même époque de nombreux jardin d'agrément clos.
Ces jardins de forme rectangulaire et subdivisés par des canaux d'irrigations étaient appelés "paradeisos". Ce qui n'est pas évidement sans rappelé le terme biblique du paradis.


Quoiqu'il en soit que l'on croit ou pas à l'existence physique de cet endroit, nul ne peut contester aujourd'hui l'inspiration mésopotamienne du dogme biblique.
Or si influence il y a bien eu, cela tends à prouver que ce récit biblique n'est pas antérieur de plus de 5 siècles au Christ.

 Après avoir parlé de l'Eden, je vous propose à présent de nous intéresser au mythe du Déluge.

Le but ici n'est pas de démontrer l'existence d'un déluge qu'il soit
localisé à une région précise ou à l'échelle de la planète, mais plutôt
de mettre en avant les similitude entre le récit biblique et le récit
mésopotamien.




L'histoire commence en 1872 à Londres, lorsque
qu'un jeune assyriologue du nom de John Smith lit, devant la société
d'archéologie biblique et le premier ministre de l'époque, une tablette
d'argile issue d'un lot de 12 tablettes découvertes quelques décennies
plus tôt dans les ruines du palais du roi Assurbanipal (7eme siècle
avant JC) à Ninive (Mossoul).

Or ce texte cunéiforme semble raconté le déluge décrit par la Bible. Cependant, il s'agit du récit "l'Epopée de Gilgamesh", l'Histoire du roi d'Uruk qui date du 3 eme millénaire avant notre ére.

L'annonce fait sensation et dès lors dans les milieu scientifique de l'époque la bible n'apparait plus comment un livre d'Histoire, mais plutôt comme un ouvrage de compilation.

Le Déluge biblique ne serait donc qu'une copie d'un
récit bien antérieur à notre civilisation, il correspondrait en réalité
au mythe d'Atrahasis.

http://mythesfondateurs.perso.cegetel.net/%C9pop%E9e%20de%20Gilgamesh.htm

Les arguments en faveur de cette hypothèse sont solides. Les récits
mésopotamiens et biblique présentent trop de similitudes pour ne pas
être apparentés.

http://mythologica.fr/mesopotamie/deluge.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arche_de_No%C3%A9

Dans les deux cas, le déluge est une sanction contre l'humanité décidé par
les Dieux. A chaque fois un seul homme est informé par une divinité et
celui ci est sommé de construire un bateau pour permettre au siens et
aux animaux de survivre au cataclysme.
Utanapishtim pour la mésopotamie et Noé pour la Bible.



Ces ressemblances sont incontestables cependant il ne s'agit pas d'un simple copier coller.
En effet, si le déluge mésopotamien résulte du débordement des deux
fleuves sur les rives desquels cette civilisation s'est construite, ces
faits ne sont pas transposable en Palestine où la géographie et le
relief sont très différents.
On aurait dans un cas une double crue particulièrement violente et dans l'autre si l'on en croit la Bible, des pluies diluviennes.

Mais une question reste en suspends. Comment les rédacteurs de la Bible ont ils pu avoir connaissance de l'Epopée de Gilgamesh?
On sait qu'en -597, le roi Nabuchodonosor II prend Jérusalem et que suite
à cette invasion, des milliers de familles hébraiques sont enmenées à
Babylone pour devenir des esclaves. C'est ce que nous connaissons sous le terme d'Exil.
Or jusqu'en -538 date de leur retour à Jérusalem, cette population
hébraique se mêle à la vie de la grande cité et à sa population.

On peut donc aisément penser, que le mythe du déluge est entré dans
l'imaginaire de ces exilés hébraiques puis à leur retour, il a été
modifié pour lui donner un sens théologique plus en adéquation avec
leurs dogmes.

Doit on alors penser que ces deux mythes au delà
de toute réalité physique, sont dus à une culture mésopotamienne
dominante à l'époque dans cette région?

Si tel est le cas, il devrait y avoir d'autres similitudes alors. Est ce le cas?

 Penchons nous à présent sur le personnage d'Abraham.



Dans la bible, le Père de tous les croyants, est originaire d'Ur en mésopotamie.
Dieu s'adresse à lui et lui dit : " Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père pour le pays que je t'indiquerai." (Genèse 12.1-4)
Le récit de la migration d'Abraham depuis Ur jusqu'à Canaan n'est pas daté dans la bible.
Mais en se basant sur des repères bibliques comme la durée de vie du patriarche (200 ans), les dates d'entrée de Jacob (son petit fils) en Egypteet celle de la construction du temple de Jérusalem, on peut estimé son départ de Ur vers -2100.

Les recherches archéologiques confirment bien l'existence de cette ville vers la fin du troisième millénaire avant le Christ.
En revanche il n'est fait mention nul part dans la littérature mésopotamienne ni du patriarche, ni de sa migration et pour cause...

Abraham n'est sans doute qu'un symbole. Il est l'incarnation du polythéisme mésopotamien. Il est une sorte de prototype du peuple d'Israel qui revient d'exil.
Lui qui vient de Ur, qui croit au panthéon des dieux babylonniens, se voit contacté par Yavhe, le dieu unique des exilés qui le persuade de quitté son pays, sa culture et ses croyances pour lui.
C'est une là une redoutable démonstration de la puissance de ce dieu unique qui guide les exilés.

Si l'existence même de ce patriarche semble être sujet à controverse, en revanche, on note une foule de détails témoignant de réalités qui sont celles des pasteurs nomades de la région à l'époque et jusqu'à peu de temps.
On y retrouve le mode de vie de ces derniers,les coutumes ou bien encore les proto-lois qui régissent leurs vie.

Au delà de ces similitudes il faut surtout se pencher sur la portée théologique des récits bibliques ainsi que sur les circonstances de leurs rédaction et surtout à l'idéologie de leur auteurs.

C'est ce qu'illustre parfaitement le Mythe de la tour de Babel.



 Le texte du livre de la Genèse (Gn 11:1à9) raconte comment, dans la cité de Babel, les hommes décidèrent de bâtir une tour dont le sommet "pénètre les cieux" afin de leur permettre de "se faire une nom".
Yahvé inquiété par l'orgueil de ces hommes unis au sein d'un même peuple et d'une même langue, les punit en mélangeant le langage de tous les habitants de la Terre.

Or la tour de Babel n'est pas sans rappeler la Ziggurat de Babylone.




Ziggourat de Babylone





 S'agit il d'une simple coïncidence ou d'une inspiration réelle?

Plusieurs détails permettraient de situer la tour à Babylone. Les matériaux dont elle est faite tout d'abord et qui sont décrit dans le récit biblique.
On a découvert des preuves que la brique et le bitume étaient des moyens de constructions en vigueur à cette époque à Babylone.

Il y a surtout une inscription du roi Nabuchodonosor II qui définit la ziggurat de Babylone : " Pour que sa tête atteigne les cieux", ce qui est quasiment la traduction du qualificatif utilisé par la Bible.

On constate donc que des emprunts sont évidents, mais l'intention de la bible ou plutôt de ses rédacteurs n'est pas d'intégré la culture mésopotamienne comme une référence obligée mais plutôt de mettre de la distance et de porter un regard critique.

Cette tour reflète l'image que le peuple de la Bible s'est forgé de Babylone au cours de son exil. C'est une figue théologique et symbolique. Elle represente la non fidélité Yahvé, le dieu unique des hébraiques, un lieu d'impiété et de démesure.

 Dernière influence notable entre la Bible et la culture mésopotamienne : "La prophétie d'Ezechiel"
Ezechiel est un jeune prêtre exilé comme des milliers d'autres juifs en Mésopotamie. En -593, il a une vision : " Le ciel s'ouvrit et je fus le témoin de visions divines... Au centre, je discernai quelque chose qui ressemblait à quatres animaux dont voici l'aspect : ils avaient forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et leurs sabots étaient comme des sabots de boeuf"

Or ce "Tétramorphe" appartient bel et bien à la symbolique mésopotamienne. En effet dès le III eme millénaire avant JC, les Assyriens réunissent ces quatre éléments en un : le Taureau androcéphale comme celui de la porte du roi assyrien Sargon II (-721 à -705)



 La conclusion?

Chacun est libre de ses croyances. Donc libre à chacun de voir dans la Bible et dans l'Ancien testament une réalité historique ou pas!

On ne peut cependant nier qu'il existe de troublante similitude entre la Bible et la culture mésopotamienne, que ces deux cultures sont historiquement liées, et que le peuple hébraique n'ayant pas vécu en autarcie a probablement subit au fil du temps l'influence culturel des grandes civilisations qui ont croisé sa route.

Si la Bible ne narre pas une réalité historique au sens propre, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un manuel de compilation historique pour qui veut bien se donner la peine de le lire loin de toute considération théologique.

1 commentaire:

  1. Posez votre regard sur ce blog avant qu'il ne soit censuré, vous y trouverez le fameux secret des frangins avec lequel les nazis espéraient se rendre maîtres du monde.
    À en pleurer de rire s'il n'y avait plus de deux mille ans de mensonges et d'affabulations qui nous conduisent droit dans le mur, des millénaires aussi de massacres et de génocides au nom de Dieu.
    Bien cordialement
    https://pandemoniumeden.blogspot.com

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